H- Jeudi 8 juillet 2010 Région du lac Myvatn

Déjà une semaine que nous sommes en Islande. Ca passe vite !

En manque de sommeil, les Allemands ont joué aux cartes tard .... Grrrr 

Direction le Sud, vers le lac Myvatn (38 km2), site ornithologique et volcanique d'exception. Cette journée sera riche en émotions, mais le soleil sera encore absent, tout comme les célèbres moucherons (grâce au vent), mais ça c'est plutôt une bonne nouvelle.

1er arrêt à Reykjahlid, où l'église originale en 1727 (dans laquelle toute la population était réfugiée, priant Dieu de les épargner) a échappé in extremis à une coulée de lave. Ca donne le ton de la journée !

Boursouflures de lave figée à proximité du cimetière :

On commence les hostilités par l'ascension du cratère explosif  Hverfjall par le versant Nord. Quelques chiffres : haut de 160m, diamètre de 1km et vieux de plus de 2.500 ans. Il faut bien s'équiper, il pleut et le vent souffle fort (heureusement, dans le dos !). 

Superbe panorama à 360° une fois en haut de ce tas de graviers : vues sur le lac Myvatn et ses alentours et sur l'intérieur du cratère, heureusement inactif .

Nous n'en faisons pas le tour qui fait 4 kms ...

De l'autre côté, vue sur la zone volcanique, avec tout en bas petit Jimny qui nous attend sagement. 

Petit zoom pour apercevoir les bains chauds Jardbodin Myvatn Bath (prévus ce soir) - là où ça fume au 1er plan - et la route qui mène à Leirhnjukur (également au programme).

Re-descente du volcan par le même versant avec le vent de face cette fois ci. Les chevilles et les genoux souffrent ...

De rares espèces végétales survivent dans cet univers minéral :

Nous nous lançons dans une petite rando de quelques kms pour aller voir les grottes de Grjotagja. Situées dans une fissure de lave, elles sont remplies d'eau chaude mais la température est aujourd'hui trop élévée pour s'y baigner (environ 50-60°). Assez périlleux pour y pénétrer : il faut faire de grandes emjambées entre les rochers et bien baisser la tête, et bien sûr, ne pas tomber dans l'eau ! Photos difficiles à faire en raison de la vapeur dégagée. Voici l'entrée :

Un car de retraités tout juste débarqués à l'entrée de la grotte nous fait prendre la fuite. La moitié râle que l'accès est trop difficile pour eux, que le guide est nul et que le voyage en général n'est pas la hauteur de leurs espérances ...

Nous fuyons donc vers Dimmuborgir ("châteaux noirs") après avoir récupéré Jimny resté en bas de Hverfjall. Petite restauration au sec avant d'aller randonner dans ce lac de lave figé colonisé par des bouleaux nains. Plusieurs circuits sont proposés, nous choisissons celui qui permet de voir "Kirkja", une formation de lave en forme d'église gothique.

A certains endroits, la hauteur de la lave est vraiment impressionnante (à comparer avec David sur la photo - en tenue de camouflage !). Il ne devait pas faire bon être ici lorsque ce lac de lave était en fusion !

Ce site est à voir mais pas la peine d'y consacrer des heures. On se lasse vite dans ce labyrinthe de monticules de lave.

Le meilleur reste à venir ! Nous reprenons la route n°1 vers l'Est, direction le volcan Krafla. On rentre dans la cour des grands, la cour des volcans actifs .

En chemin, nous dépassons la centrale géothermique Leirbotn : gros panaches de fumée, petit lac turquoise (silice en suspension), tuyaux partant dans tous les sens, petites cabanes lunaires ... Bienvenue sur Mars !

Cette centrale regroupe 2 turbines de 30 mégawatts chacune qui fournissent toute la région d'Akureyri et l'Est du pays.

Tout au bout de la route n°863, se trouve le lac Viti ("enfer") dans un cratère semi-actif explosif de 300m de diamètre. Il porte bien son nom, j'ai eu le sang glacé devant ce lac bleuté pourtant magnifique. Mais sous la brume, avec le grondement puissant de la centrale géothermique située de l'autre côté en bruit de fond, il est terrifiant. Ambiance "antre de la bête", celle qu'on ne voit pas et qui affole l'imagination. Séquence frissons. Impossible de faire le tour du cratère, le sol était boueux et glissant (il bruinait). Dommage, le panorama était annoncé saisissant, mais bon, avec cette brume, nous n'aurions rien vu.

Réfugiés dans le Jimny, juste pour quelques centaines de mètres, pour atteindre le parking de Leirhnjukur. La météo est à la tempête : vent et pluie battante. Pas question de rater ce site d'exception où la coulée de lave de 1984 fume encore. Pour les panoramas, il faudra revenir ...

Un vrai paysage lunaire. D'abord une zone géothermique avec solfatares, mares de boues bouillonnantes, odeurs de soufre ; ensuite la coulée de lave cordée de 1984 de 36 km2 encore chaude et fumant par endroits. Sensation que l'éruption vient de se produire. Incroyables mélange de couleurs : jaune, noir, rouge, .... Sensations garanties, même avec bonnet, gore-tex et pantalon de pluie. L'avantage : nous sommes seuls ! Le défi : prendre des photos sans une goutte sur l'objectif !!

L'Islande, ça rend costaud.

Ambiance "4e dimension" dans ce décor de coulées de lave bien noires (signe qu'elles sont récentes) avec nuages bas et pas âme qui vive ....

Ca glisse pas mal, ce qui ralentit notre progression.

A la fin du parcours, d'anciennes coulées de lave recouvertes de mousse. Reproduction de la photo du Petit Futé Islande 2010 (page 11) !

A y regarder de plus près, nous n'étions pas seuls !

Evidemment, par beau temps, ce site prend toute sa valeur ... peut-être une autre fois. C'est toutefois sans regrets que nous repartons vers le dernier site de la journée, la zone géothermique Namafjall.

Nous avons déjà vu ces manifestations géothermiques à d'autres endroits, mais là, c'est une autre catégorie. Les mares de boues sont gigantesques, le site immense. Tout simplement impressionnant. Ici, c'est très touristique, très dangereux, donc le parcours de 30 mn est balisé (sous la mince croûte terrestre, le sol est chauffé de 80 à 100°) . L'oeil doit se faire à ce monde orange monocolore.

Le sol est comme torturé :

La cocotte-minute islandaise, tout du moins le même bruit !

La porte de l'enfer :

Dommage que David était cuit, moi j'aurais bien enchaîné sur l'ascension du Namafjall ("montagne de la carrière"), pour voir d'en haut toute la zone volcanique. Pour une fois que ce n'est pas moi qui traîne la patte ... Tant pis. Il faut savoir s'arrêter. C'est difficile après avoir vu tant de paysages exceptionnels aujourd'hui !

Cette journée avec soleil et ciel bleu aurait été sensationnelle, mais avec des moucherons. On se console comme on peut. Lot de consolation incontournable en fin de journée : les bains chauds naturels Jardbodin Myvatn Nature Bath. Après l'enfer, le paradis. Un bassin chauffé à 35-40° (selon les zones), dans une eau turquoise laiteuse. Petite concession avant d'y plonger, il faut se nettoyer sans maillot aux douches communes. Bon, on s'y fait bien, sans se sentir trop ridicule . Bien sûr, les douches ne sont pas mixtes !!! Après une journée intense comme celle-ci, quel bonheur de détendre ses muscles dans l'eau chaude. J'aurais voulu ne jamais en sortir. Zénitude au top. Aaaahhhhhhhhhh. 

Photo prise avec le portable (mauvaise qualité). Trop la flemme de sortir dans le froid récupérer l'APN dans le casier.

Après ce moment exceptionnel de détente, une bonne ventrée de graisses et sucres (hamburgers + coca) et retour à la guesthouse (la même que la veille) avec une seule idée en tête : DODO. Heureusement, les Allemands de la veille ont été remplacés par un couple (poutant même nationalité) très discret. Journée REUSSIE malgré la météo.