K- Dimanche 11 juillet 2010 Hallormsstadur - Hofn

Très bonne nuit passée dans notre petite cabane forestière.

Petit déjeûner avec le club des retraités  à l'hôtel Hallormsstadur, très copieux mais difficile de trouver une place.

10 petites minutes seulement pour atteindre en Jimny le parking, point de départ de la mini-rando prévue ce matin pour aller voir les chutes Hengifoss et Litlanesfoss (3km - 270m de dénivellé). Il fait un soleil radieux ce matin. On est remontés à bloc.

Montée par un large chemin à côté d'un ruisseau au milieu de vertes prairies fleuries en pente.

A mi-parcours, première cascade Litlanesfoss (permet de souffler un peu, ça grimpe !), encadrée de colonnes de basalte dont la forme polygonale est due aux contractions et aux fentes se produisant lors de la phase de refroidissement de la lave. On aperçoit au dessus, la chute Hengifoss.

On reprend l'ascension. Le soleil tape ce matin, nous sommes en manches courtes ! Hengifoss se dévoile enfin, se précipitant sur 118 m de haut dans la vallée encaissée sur des parois rocheuses striées de couches sédimentaires d'un rouge lumineux. Vraiment très belle.

La descente emprunte le même chemin qu'à l'aller avec une vue qui porte loin sur le lac Logurinn, long de 30 km. La forme de son bassin remonte aux dernières glaciations lorsqu'il fut creusé par les glaciers puis comblé par la Jokulsa a Fljotsdal.

En chemin, on croise des rochers détachés des parois dont les stries sont tellement parfaites qu'on dirait des berlingots au réglisse géants.

Un compagnon de route :

Il est déjà 11h. Nous devons descendre les fjords de l'Est avant ce soir donc ne tardons pas. Retour vers Egilsstadir sans s'y arrêter et "petit" crochet vers le fjord Seydisfjordur décrit comme exceptionnel dans les guides. La route 93 qui y mène grimpe sérieusement (620m de dénivellé en moins de 10 km), petit Jimny avance à l'allure d'un escargot et dévore des litres de carburant. Cette route est vraiment belle surtout lorsqu'on arrive sur le plateau en haut où on roule sur une digue bordant un petit lac d'altitude. Magique ! Réveil brutal quand un agneau sorti de nulle part pique un sprint sous nos roues pour rejoindre sa maman brebis déjà de l'autre côté. Ouf ! plus de peur que de mal. Il avait presque des ailes celui-là tellement il fonçait ! On s'arrête dès que le fjord est en vue pour prendre des photos d'en haut. Grosse déception. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard. Peut être à cause de nuages bas ? Du coup, on prend quelques photos et on repart, sans descendre au village. Cette route est un cul de sac donc AR, ça fait quand même 52 kms de plus au compteur .

De retour à Egilsstadir (passage obligé), nous prenons enfin la direction des fjords de l'Est par la route 92.

Près de Reydarfjordur, nous empruntons un tunnel vers Faskrudsfjordur, premier village dans lequel nous nous arrêtons. Village fondé par des marins français, toutes les rues sont dans les 2 langues (islandais/français).

Le village est désert, c'est un peu sinistre. Je commence à comprendre le loueur de voitures qui disait : "surtout pas un endroit comme les fjords de l'est" en parlant d'acheter une maison secondaire en France.

Jolies symétries des coques de bâteaux dans le port :

Après Faskrudsfjordur, nous continuons la route 96 et enchaînons les fjords plutôt agréables sous quelques rayons de soleil. Nous déjeûnons en route dans la voiture car le vent est frisquet.

Sur la route des fjords :

Après des tours et détours (c'est ça les fjords !), on arrive à Djupivogur. Le petit port et le café Langabud (ancien comptoir de commerce Danois datant de 1790) méritent une halte. On prend un chocolat chaud sur la terrasse face au port. Ca fait du bien après toute cette route. Il nous reste encore 100 km environ à parcourir avant notre point de chute de cette nuit (au Nord de Hofn).

Le centre-ville :

Encore une de nos maisons secondaires  :

Après Djupivogur, nous nous arrêtons à une jolie plage de sable noir où nous ramassons de jolies zéolites de couleur.

Encore un petit tunnel avant d'arriver finalement à Hofn en fin d'après midi. Nous allons directement réserver une table pour ce soir au Humarhofnin, spécialistes de plats à base de langoustines. Impossible de réserver ce soir, il y a la finale de la Coupe du Monde de foot retransmise au vidéo-projecteur dans le resto et tous les bars de la ville . Sinon, nous pouvons manger tout de suite. A 17h30, les langoustines ne me disent pas trop ... Tant pis, on tentera plus tard, vers la fin du match. En attendant, nous partons à la chasse de panoramas sur les glaciers (Hofn est réputé pour ses vues sur 4 langues glaciaires du Vatnajokull), vu que le temps est dégagé.

En route pour notre point de chute pour la nuit, à Hoffell à 19km au Nord de Hofn. Si nous avons le courage, nous reviendrons en soirée manger des langoustines. En chemin, LA TUILE : l'essuie-glace côté passager cesse de fonctionner alors qu'il commence à bruiner . Nous demanderons conseil à notre hôtesse pour le dépannage. La guesthouse est très "rustique". Les chambres sont très petites mais très intimes, on se croirait en vacances chez Mamie. Les lits ont de gros duvets. Et surtout : l'hôtesse est d'une extrême gentillesse. Le meilleur accueil de tout notre séjour. Une bonne douche, papotages avec un couple de Français dormant dans la chambre voisine, et zou, nous sommes partis nous détendre dans les hot pots naturels à 3 km d'une langue glaciaire (ils appartiennent à la guesthouse).

Le Must !   Douche chaude en plein air (il y a quand même une cabane pour se déshabiller) avec vue sur le glacier et plouf dans les bassins qui ne sont pas tous à la même température. La plupart sont trop chauds pour moi ! On a même droit à un arc-en-ciel. Nous sommes seuls, quel bonheur !!!! Quatre jeunes filles à priori de l'Europe de l'Est arrivent et gâchent notre quiétude. Genre bling-bling (maillots léopard, bijoutées et maquillées à outrance, lunettes de soleil de marque dans les cheveux), elles ne prennent même pas de douche avant de plonger dans l'eau chaude. Les crados . Comme on commençait déjà à ressembler à des écrevisses, nous partons nous rhabiller. Dans la cabane, de mon côté (femmes), ya de la lingerie fine qui traîne avec dentelle noire et strass (et bien sûr strings). Tout à fait le genre de trucs que je porte en rando en Islande . C'était même limite mauvais goût même pas beau. Enfin, ça nous a fait bien rigoler quand même. Tout écrevisse que nous sommes, nous repensons à nos langoustines ! Nous voilà repartis vers Hofn pour tenter le resto. Qui finalement, n'était pas bondé. On a bien dîné, c'était super bon (les crustacés arrivent directement du quai visible par la fenêtre, dans les assiettes). Repus, nous rentrons nous couler sous la couette moelleuse. Aahhhhh, une longue journée quand même. Petit souci en tête : trouver demain matin quelqu'un à Hofn pour réparer l'essuie glace (c'est le pas de vis qui est foutu). Pourvu qu'on ne prenne pas trop de retard dans notre programme à cause de ça ... Une chance dans notre malheur : cela nous arrive dans le dernier village digne de ce nom, avant des 100aines de kms ne traversant que des hameaux. Hofn n'est reliée au réseau routier islandais (route n°1) que depuis 1974.

Demain, nous irons voir, entre autres, un lac glaciaire avec des icebergs.