M- Mardi 13 juillet 2010 Kirkbaejarklaustur - Hestakrain

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Le petit déjeûner à Hunkubakkar est plutôt pantagruélique. Trop de bonnes choses (merveilleux biscuits à la cannelle) et pas assez de place dans nos ventres. Pas beaucoup de places libres non plus sous la véranda.

La météo a enfin l'air clémente. Plutôt une bonne nouvelle pour s'enfoncer dans les terres avec des gués à passer !

Nous prenons la route n°1 vers l'Ouest puis la piste 208 vers le Nord, direction la faille d'Eldgja.

La piste est plutôt bonne jusqu'au refuge d'Holaskjol, où nous nous arrêtons pour demander aux rangers (les gardiens des parcs nationaux) les conditions des prochains gués à passer (surtout avec un Jimny). Le ranger nous assure que les conditions sont bonnes aujourd'hui. En est-il sûr ? Il a l'air de sortir du lit ... Bon, on se lance. Premier gué, ça passe bien. David a la technique maintenant (et aussi l'assurance). Les prochains gués seront tout aussi faciles.

Arrivée à la faille d'Eldgja (la faille de feu). Il s'agit d'une fissure volcanique longue de 40 kms, faisant apparaître le rift médio-atlantique au grand jour.

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Il n'est pas plus de 11h, nous sommes seuls, c'est impressionnant d'être au fond de cette fissure.

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Pas si seuls ...

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En marchant un peu depuis le parking (30-45 mn), on atteint une magnifique double cascade Ofaerufoss, créant la rivière Nyrdri-Ofaera aux multiples méandres.

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Un petit raidillon permet de s'approcher un peu malgré les embruns. L'eau est bleutée, donc glacée .

Une de nos chutes préférées, dans le top 5.

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Nous rebroussons chemin pour regagner le parking (le chemin est sans issue). Piste F208 vers Landmannalaugar. Ces 30 kms sont vraiment magnifiques : prairies entourées de montagnes noires couvertes de mousse.

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Les panoramas sont enchanteurs et les arrêts fréquents !! Parfois, il faut attendre qu'une averse passe pour recommencer à mitrailler. La route que l'on voit est bien celle que nous avons empruntée. Les multiples gués n'étaient pas trop méchants.

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Tout à coup, au détour d'une colline, un panorama saisissant (la photo ne rend rien) : des montagnes rosées/orangées en toile de fond éclairées par le soleil. Nous approchons du Landmannalaugar !!!!

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Encore une merveille. C'est triste à dire mais devant tant de beautés, l'oeil se blase, on n'apprécie plus à sa juste valeur. On a souvent eu envie de se gifler dans ces moments là pour ouvrir encore plus grand les mirettes et apprécier comme il se doit !!

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Ces tâches blanches sont des linaigrettes. J'adore ces pompons. J'en veux dans mon jardin !!  

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Ca y est, nous y sommes. A Landmannalaugar ? Oui, presque, à portée de gué. Et celui-là, il est double et pas très facile. Comme l'endroit est plutôt touristique, il y a des spectateurs "de passage de gué". Pas du tout la pression d'être observés pendant la manoeuvre. Ca passe, ouf ! Pas facile celui-là. Pas mal de voitures garées juste avant (il existe un pont piéton pour rejoindre le parking).

Un petit tour auprès des bâtiments communs avant d'engager la rando que j'avais déjà sélectionnée : l'ascension du Blahnukur. On s'équipe de tout ce qu'il faut pour une éventuelle rincée.

Ca commence par une forte montée (aïe mes cuisses) dans une coulée de lave ancienne Laugahraun (datant du 16e siècle) qui surplombe le campement.

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Pour atteindre un plateau où une coulée de lave a laissé de belles obsidiennes noires. On dirait du verre, les reflets sont magnifiques au soleil. Oui oui du soleil, nous sommes en tee-shirts (pas pour longtemps ...).

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Cet endroit est un concentré de montagnes de toutes les couleurs. C'est difficile à décrire, il faut le voir pour comprendre. Même les photos ne rendent pas bien.

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Encore des linaigrettes :

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Petit lagon :

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Nous atteignons la montagne Brennisteinsalda remarquable à ses solfatares. Ca commence à devenir plutôt hostile par ici ...

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Crapahutage dans des montagnes de lave pour quitter la zone géothermique (David joue au caméléon) :

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A la sortie de ce piège à chevilles, nous tombons sur une petite rivière entourée de montagnes teintées de bleu/vert (!).

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C'est ici que ça se gâte. Il n'y a plus de piquets jaunes et pourtant, impossible de rater la montagne Blahnukur (complètement verte/bleue) qui se dresse fièrement devant nous. Pour la rejoindre, il faut passer une petite rivière à gué. Tant bien que mal, nous trouvons un passage sur de grosses pierres. Ouf ! les chaussures sont restées sèches. Ensuite, le chemin pour commencer l'ascension n'est franchement pas facile à trouver. Ce fût limite qu'on fasse demi-tour d'autant plus que le temps commençait à s'assombrir. Limite prise de bec aussi . On a pris une rincée comme pas permis pendant toute l'ascension, car c'en était bien une, une vraie de vraie (Blahnukur culmine à 940m quand même ). Ca m'apprendra à ne pas regarder les courbes de niveau lors du choix des randos. Argh ! Le manque d'exercice se fait cruellement sentir. Le dénivellé est tellement important par endroits qu'il faut planter la pointe des chaussures pour progresser. Le sol est mou comme du sable. Les chevilles, les genoux, les cuisses crient. Il n'y a pas d'autres mots, je SOUFFRE !! Mon coeur est remonté dans la gorge tellement il bat fort. Dans les millions d'haltes nécessaires vitales  (à la fin, c'était tous les 2-3 mètres ...), il a fallu enfiler le pantalon de pluie (ça a été plutôt une épreuve pour moi qui ait le vertige, en plus du tracé sur crêtes). Ces pauses nous permettaient aussi de mitrailler un peu en évitant au maximum les gouttes de pluie sur l'objectif.

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On distingue le tracé sur la crête, celui que nous avons emprunté.

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David a vraiment craint que je fasse une fringale. Il ne laissait jamais beaucoup de distance entre nous. La récompense de tants d'efforts, le superbe panorama promis par les guides. Sauf qu'avec cette fichue météo (il tombait toujours des cordes sur Blahnukur mais pas sur les montagnes environnantes !), nous avons plutôt admiré la table d'orientation. Mais on l'a fait !!!!!! Yes !!!! (cri de rage).

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Il fait sacrément froid et venteux là-haut, surtout avec cette humidité. Les gants sont de sortie pour entamer la re-descente, plus courte évidemment que l'ascension (mais guère plus reposante).

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Il fait beau en bas !!!!!

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La couleur caractéristique (bleu-vert) de cette montagne Blahnukur est vraiment étonnante.

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Ca fait du bien quand ça s'arrête, on rejoint le Jimny plutôt rincés, enfin surtout moi ! Le guide qualifiait cette ballade : "sans difficulté particulière". Nous n'avons pas les mêmes valeurs .... 

Nous n'irons pas nous baigner dans la rivière d'eau chaude au campement. Trop de monde, trop froid, trop de fatigue, trop envie de rentrer à notre point de chute de la nuit (encore pas mal de trajet sur piste à faire).

Donc pas vu le lac Frostastadavatn (grand lac pur et bleu dans lequel se jette une coulée de lave), ni le lac Ljotipollur (lac turquoise dans un cratère aux pentes rouges) à proximité. Pourtant des incoutournables.

Grandiose endroit que le Landmannalaugar. Nous garderons dans nos mémoires la féérie de ses montagnes aux cent couleurs.

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Nous voilà repartis après une petite collation plus que méritée dans le Jimny. La piste que nous prenons (la F225 vers l'Ouest) nous en mettra encore plein les mirettes. C'est presque trop pour une seule journée. Nos cerveaux saturent.

Avec un passage à proximité du volcan Hekla, un des volcans actifs les plus redoutés d'Islande. La zone est digne du Mordor. Sombre et sinistre, coulées récentes de lave noire. Dommage pour nous il pleuvait avec nuages bas. Et même un peu de neige.

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45 kms de piste donc pour atteindre une route "marron" sur la carte, donc normalement de meilleure qualité que la piste F225. C'est pire !!! Pleine de graviers + tôle ondulée. En fait, elle semble en cours de rénovation. Ceci explique cela. En attendant, ce sont 14kms cahotiques interminables. Enfin le macadam au carrefour avec la route 32. Aaaahhhhhhh !!! Direction plein Ouest. Rien de particulier, route monotone. En plus il pleut (pour changer). Ennui total dans la voiture. Une 50aine de bornes dans ces conditions. Inutile de préciser que nous avons hâte d'arriver. Il y avait pourtant des choses à voir en chemin, mais la journée était vraiment trop chargée. Comme Stong (vestiges d'une ferme Viking dévastée par l'éruption de l'Hekla en 1104), Gjain (oasis de verdure), cascades Gjarfoss/Haifoss/Granni/Hjalparfoss. La région est tellement riche qu'il faudrait plusieurs jours pour tout découvrir.

Nous logeons ce soir à Hestakrain. Ca ressemble à un hôtel. Ils sont spécialisés dans l'équitation (je crois que la région s'y prête bien). Grand luxe pour nous avec sanitaires privés, hot pot dehors "privé" (car il n'y a personne, hormis un chien qui est venu renifler le nez de David ), repas chaud sur place avec une excellente soupe à volonté. Par contre, guesthouse très axée sur le cheval, jusqu'aux motifs des rideaux ! La clientèle est en tenue, nous faisons un peu "tâche" dans le décor. Tant pis, après une journée pareille, nous sommes bien ici.

Demain, dernière journée en Islande ...


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